La biodiversité :Une opportunité pour les vins de Bordeaux

Face à l'urgence climatique, de plus en plus de propriétés opèrent une mue historique en faisant de la biodiversité le pilier central de leur viticulture. Cette révolution écologique dépasse souvent le simple cadre réglementaire pour devenir une véritable philosophie de production. C’est notamment notre cas à Fontesteau. En 2017 le château rejoint le Système de Management Environnemental, puis est classé Haute Valeur Environnementale (niveau 3), puis s’engage en agriculture biologique. Ces différentes aventures permettent de mettre en valeur et de protéger toute la biodiversité présente dans les 100 hectares de domaine qui entoure la bâtisse du XIIIème siècle. Pour encourager la filière dans cette direction vertueuse, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux met en place un certain nombre de mesures.

 

La première question qui nous vient quant on parle de la vigne est celle de la plante en elle-même. La collection ampélographique (étude descriptive de la vigne) du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne (CRB-Vigne) de Vassal- sert de base à une réinvention de l'encépagement bordelais. Les travaux récents ont permis d’identifier 63 cépages patrimoniaux girondins aux propriétés adaptatives uniques, de développer des porte-greffes résistants à la sécheresse, et de réintroduire des variétés historiques comme le Mancin noir ou le Castets. Le conservatoire de Blanquefort, prévu pour 2026, deviendra le cœur battant de cette renaissance variétale dans le Bordelais.

En cette journée mondiale de la Biodiversité, il nous semble de bon ton de nommer quelques mesures que peuvent mettre en place le vignobles pour utiliser la biodiversité de leur terre comme un outil pour protéger la vigne.

Ces stratégies sont parfois innovantes, parfois elles relèvent simplement d’un retour au bon sens paysan. On peut citer le plantage de haies, la création de mares, le déploiement de nichoirs pour chauves-souris etc.

Ces infrastructures agro écologiques ont permis de réduire dans certains cas 30% des traitements phytosanitaires.

Le respect de l’écologie génère aussi de nouvelles chaînes de valeur, comme le recyclage de 90% des sarments en paillage ou énergie, la valorisation des déchets de vinification en composts enrichis, et l’installation de ruches qui vont polliniser les parcelles.

Cette transition génère des impacts économique concrets et positif sur la filière bordelaise : +15% de valeur ajoutée pour les vins certifiés HVE, -25% de coûts phytosanitaires sur 5 ans, et 300 emplois créés dans l'éco conseil viticole (chiffres CIVB).

 

Cette métamorphose écologique pourrait permettre à Bordeaux de se positionner comme leader de la viticulture durable. En réconciliant excellence œnologique et résilience écologique, le vignoble écrit un nouveau chapitre de son histoire, prouvant que le respect de la nature et de la biodiversité n'est pas une contrainte, mais une opportunité qui permettra aux vins de Bordeaux de se renouveler en cette période compliquée.

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